En juin 2021, l’Organisation des Nations unies pour l’Éducation, la Science et Culture a approuvé la création à l’Université de Liège d’une chaire UNESCO consacrée au rôle des humanités dans la production et la transmission des savoirs.

Les connaissances scientifiques au cœur des enjeux sociétaux

La Chaire a été construite sur la base d’un constat, celui de la transformation profonde de nos sociétés par l’accélération des échanges, par le rôle croissant des outils électroniques de communication, par la diversification des savoirs et par l’abondance des sources d’information.
À la faveur de ces évolutions, chaque citoyen se trouve désormais directement exposé à des informations non vérifiées, à des avis et à des opinions, en étant lui-même producteur potentiel de contenu. Ce contexte favorise la circulation de vérités alternatives et d’informations fallacieuses qui relativisent les connaissances scientifiques, perturbent la compréhension des phénomènes et empêchent la formation de jugements raisonnés.
Les débats relatifs aux grands enjeux sociétaux tels que le changement climatique, le développement durable, les migrations internationales, la santé publique sont ainsi traversés par le rejet infondé des arguments scientifiques, par la négation des observations empiriques, voire par la défiance vis-à-vis des méthodes de la recherche. Cette tendance a aussi pour effet de renforcer les inégalités et de creuser la fracture démocratique.

Le rôle central des universités et des établissements d’enseignement supérieur

La Chaire s’appuie sur une conviction : celle du rôle des universités et des établissements d’enseignement supérieur dans la construction et la diffusion des savoirs. Par leurs activités d’enseignement, de recherche et de citoyenneté, ces institutions disposent d’un rôle spécifique dans la formation à l’esprit critique et dans la production de savoirs basés sur les faits.
Il leur faut toutefois répondre à la perte de crédibilité du discours scientifique qui souffre de l’instrumentalisation des sciences, de la méconnaissance de leurs méthodes par les citoyens et d’une ouverture timide de la communauté académique aux autres acteurs de la société.
En d’autres termes, il s’agit pour les universités d’ouvrir la science, de renforcer leur ancrage dans la Cité sans renoncer aux principes qui garantissent la validité scientifique des connaissances auxquelles elles contribuent.

Les humanités, au carrefour de l’interdisciplinarité

Dans cette perspective, les humanités peuvent améliorer de manière déterminante la compréhension du rôle, de la valeur, de la signification et de la validité des connaissances scientifiques dans la société.

Cet éclairage apporté par les humanités est au cœur du programme de la Chaire, car il permet d’appréhender l’interdisciplinarité nécessaire à la construction des connaissances, l’ouverture des sciences aux acteurs non académiques et les relations complexes entre les citoyens et l’information scientifique.

La Chaire « Pour une science ouverte ! Les humanités, moteur de l’interdisciplinarité » contribue à ces enjeux en structurant un programme d’activités consacré aux modalités d’élaboration, de diffusion et d’usage des savoirs dans le champ scientifique et dans l’espace public.

Une chaire en réseau dans un réseau de chaires

L’essence des chaires UNESCO réside dans leurs réseaux. Elles constituent l'opportunité exceptionnelle de renforcer les échanges mondiaux en les ancrant dans les réalités locales, d’influencer les réflexions globales en agissant avec les acteurs de terrain.

À l’échelle internationale, la Chaire intègre le réseau des chaires UNESCO / uniTwin. Dans cette perspective, elle renforcera les collaborations entre les acteurs de la recherche en Belgique francophone, tous concernés par la thématique de la production et de la transmission des connaissances, et les autres partenaires du réseau UNESCO. La Chaire a également permis d’établir de nombreuses collaborations avec des partenaires de l’enseignement, de la recherche et la coopération dans les pays du sud. Dans cette programmation, ce sont principalement les partenaires africains qui sont concernés.

À l’échelle locale et régionale, le projet porté par l’ULiège associe des chercheurs et des enseignants, des institutions publiques et des entreprises, des établissements d’enseignement et des associations culturelles qui partagent leurs connaissances et leurs expériences autour des thématiques de la Chaire. À Liège, l’accent sera en particulier mis sur les collaborations avec les écoles de l’enseignement primaire et secondaire, ainsi qu’avec les théâtres et musées de la métropole. Ensemble, ces acteurs contribueront à renforcer une culture scientifique, ancrée dans les réalités contemporaines.

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